En 30 ans, les causes de la mortalité des diabétiques de type 1 ont changé

par ismano Mer 14 Sep - 9:55

La Finlande a le triste privilège d’être le pays au monde à la plus forte incidence de diabète de type 1. Cette caractéristique rend d’autant plus intéressants les résultats d’une étude récente. Les auteurs ont entrepris d’examiner les tendances à court et à long terme de la mortalité chez les diabétiques de type 1, en tenant compte de l’âge au diagnostic et des causes de décès.

Au total 17 306 patients dont le diabète a été diagnostiqué avant l’âge de 30 ans (10 492 avant 15 ans, 6 814 après) ont été inclus entre 1970 et 1999 et suivis en moyenne pendant 21,4 ans, la durée maximale de suivi atteignant 37,9 ans.

Pendant ce suivi, 1 338 décès sont survenus, soit un taux de mortalité toutes causes confondues de 361/100 000 années-personnes. Le taux standardisé de mortalité est plus élevé dans le groupe des patients chez qui le diabète a été diagnostiqué avant l’âge de 15 ans (3,6 vs 2, Cool

, et plus élevé aussi chez les femmes que chez les hommes (5,5 vs 3,0 en cas de diagnostic avant 15 ans et 3,6 vs 2,6 après).

Il est toutefois encourageant de constater que pour les patients dont le diagnostic a été fait avant l’âge de 15 ans, le taux standardisé de mortalité, bien que supérieur en moyenne à celui de l’autre groupe, diminue au fil du temps, passant de 3,5 en cas de diagnostic posé au début des années 70, à 1,9 lorsque le diagnostic est intervenu dans la fin des années 80. C’est malheureusement le contraire qui se produit dans l’autre groupe, où la mortalité passe de 1,4 à 2,9 selon le moment du dépistage.

L’analyse des causes de décès fournit l’explication à ces différences. L’amélioration de la prise en charge des diabétiques de type 1 a permis une diminution de la mortalité due aux complications du diabète pour les diabétiques pris en charge précocement. Pendant le même temps, pour les patients dépistés à un âge plus tardif, la consommation de drogues et surtout d’alcool est à l’origine d’une augmentation du nombre de décès, comptant pour 39 % des décès survenant pendant les 20 premières années de prise en charge, décès secondaires notamment à des complications aiguës, hypoglycémie, acidocétose ou coma diabétique. Cela doit inciter les praticiens à une grande vigilance chez ces patients et met en lumière l’importance d’une collaboration étroite entre tous les professionnels entourant le malade.

Dr Roseline Péluchon

Harjutsalo V et coll.: Time trends in mortality in patients with type 1 diabetes: nationwide population based cohort study. BMJ 2011;343:d5364 doi: 10.1136/bmj.d5364